Désormais il sera plus difficile pour les touristes de la zone euro de se payer des vacances dans un 4 étoiles de New York. Suite à la politique inflationniste de la BCE et aux futures mesures restrictives de la Fed, l’euro est en train de perdre de valeur et le dollar est en train d’en gagner. C’est dans ce contexte que les 2 monnaies se rapprochent de la parité, le billet vert pouvant même dominer la devise européenne. « Rien de grave » disent certains spécialistes, car ce chamboulement fait naître des opportunités de placement.
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La chute de l’euro
C’est la fin d’une époque, celle où pour 1 euro on pouvait presque avoir 1,5 dollars. Les importateurs s’en donnaient à cœur joie, et les voyagistes multipliaient les offres outre-Atlantique. Alors que l’année dernière 1 euro valait encore 1,32 $, au fil des mois le change n’a cessé de chuter au profit du billet vert. En cause : l’assouplissement des conditions de la BCE (Banque Centrale Européenne) et de la réserve fédérale américaine, la Fed.
La première a décidé de lancer un programme d’achat massif de dette des pays européens auprès des banques, s’obligeant à faire fonctionner la planche à billets afin de créer l’argent nécessaire à ces dépenses. Son objectif affiché est clair : faire remonter la zone euro de sa déflation actuelle à une inflation de 2 %. Par Effet boule de neige, la BCE entend ainsi faire remonter les marges des entreprises, et qui sait : l’emploi.
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Les enjeux
Le problème est que la banque centrale américaine est justement en train de terminer le même programme. La présidente de la Fed s’apprête à fermer les robinets en faisant remonter son principal taux directeur, jusqu’alors proche de zéro. Cette mesure débouchera sur un ralentissement de la production de billets verts, et par conséquent sur sa relative rareté. Tout ce qui est rare est cher, la valeur d’un dollar va donc augmenter, tandis que la valeur d’un euro va baisser.
En prévision de cet événement, les investisseurs se tournent alors vers la monnaie américaine, augmentant sa valeur. De l’autre côté ils délaissent la monnaie européenne, diminuant sa valeur. L’euro est donc en train de descendre à parité avec le dollar, et pourrait même continuer en dessous.
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L’euro peut-il encore descendre plus bas ?
Les importateurs avaient vu leur pouvoir d’achat au sommet lorsqu’ils pouvaient acheter 1,52 $ avec une pièce d’1 euro. Aujourd’hui craignant que la monnaie européenne ne continue de descendre face au dollar, certains d’entre eux sont tentés de faire des réserves. Acheter maintenant au prix d’aujourd’hui, afin de limiter la casse demain.
Pour l’épargnant la situation est différente. Il s’agit pour lui d’espérer que le billet vert dépasse la valeur de l’euro. Ce scénario n’est pas impossible, car l’euro est désormais passé sous son cours d’introduction face au dollar, qui était alors à 1,17 $.
Plus dure sera la chute
Le plus bas niveau que la monnaie européenne n’ait jamais atteint face au billet vert était de 0,82. À cette époque il fallait donc 1,22 euros pour obtenir 1 dollar. Un tel scénario est-il encore possible cette année ?
À la vérité, personne n’est en mesure de le prédire, car la volatilité des monnaies répond à des mécanismes complexes dont les réactions ne dépendent pas uniquement des banques centrales, mais également des comportements des consommateurs et de l’actualité politico-économique.
Faut-il acheter des dollars maintenant ?
Un épargnant peut prendre le risque d’acheter quelques billets de 100 $ aujourd’hui, ou des actions américaines. Mais il ne s’agira que de bénéfices de quelques dizaines d’euros, de quoi se payer une place de cinéma à défaut d’un week-end de vacances.
Les boursicoteurs les plus avertis pourront se diriger sur les plates-formes de Forex en ligne, et engager des positions avec plus ou moins de sécurité, selon leurs moyens et leur tempérament. Via le principe des options binaires,
L’effet boomerang
ils peuvent parier sur un certain écart entre le dollar et l’euro, et peuvent même utiliser un effet de levier. Certaines plates-formes autorisent des leviers 20 fois supérieurs à leur mise, ce qui leur permet de n’engager véritablement que 1000 €, tout en se donnant la possibilité d’obtenir des bénéfices comme s’ils avaient placé 20 000 €.
Mais ce qui est vrai d’un côté l’est également de l’autre, en cas de mauvaises décisions la chute serait catastrophique. Les investisseurs n’étant pas très versés sur le marché des changes auraient plutôt intérêt à se tourner vers la bourse, car du chaos naissent des opportunités.
Ces grandes sociétés européennes qui vont en profiter
Pour investir en bourse en tenant compte de la dégringolade de l’euro, il faut chercher à savoir à qui profite le crime : les exportateurs. Désormais les produits d’Airbus seront plus compétitifs, et l’agroalimentaire européen sera importé par des pays disposant de grosses réserves en dollars US.
Ça tombe bien, les USA sont justement la première puissance économique mondiale. La conclusion s’impose, les carnets de commandes des exportateurs vers les États-Unis risquent de gonfler au cours des mois à venir.
L’exemple de MS
Chez Morgan Stanley on avance qu’une baisse de 10 % de la valeur de l’euro pourrait se traduire par une hausse de 3 à 4 % du bénéfice net par action de certaines sociétés européennes.
La banque d’affaires conseille ainsi de se tourner vers la technologie, l’énergie, la pharmacie, ainsi que vers les boissons et l’agroalimentaire. GDF Suez, Sanofi et Total font partie des cibles de Morgan Stanley, tout comme des valeurs sûres telles que Accor et Danone.
Anticiper la reprise de l’euro face au dollar
Lorsque l’on regarde l’historique des cours des changes on s’aperçoit qu’il s’apparente à des montagnes russes. Après une période de baisse vient une période de hausse, et vice versa.
Dans ce contexte, pourquoi ne pas acheter les actions des entreprises qui souffrent de la baisse de l’euro à leur plus bas, pour les revendre lorsque la monnaie européenne aura retrouvé sa supériorité ?