Après plusieurs actes de piratage sur des plates-formes d’échanges provocant leur faillite, après des utilisations illicites et des cours aussi rectilignes que des montagnes russes, le bitcoin est toujours là. Mieux : les investisseurs et les créateurs de start-up sont encore plus nombreux, une société de la Silicon Valley ayant même levé des millions d’euros auprès de cadors de l’informatique. La crypto-monnaie la plus célèbre du monde a le vent poupe, même si elle est plus risquée que l’épargne réglementée. Focus sur ces entreprises qui commencent à l’adopter, et pas qu’un peu.
Plusieurs millions de personnes utiliseront bientôt le bitcoin
Le cabinet d’analystes Juniper Research a créé le buzz. Lors d’une étude rendue publique, il affirme que le nombre d’utilisateurs du bitcoin devrait atteindre 4,7 millions d’ici à 4 ans. Des chiffres étonnants, quand on sait que les utilisateurs n’étaient pas plus de 1,3 millions l’année dernière.
Par ailleurs ce même rapport précise que la monnaie virtuelle rencontre surtout le succès auprès de ses utilisateurs avertis. Si l’on peut faire état d’une hausse de 50 % du nombre de transactions depuis cette même période, la plupart restent effectuées par les mêmes usagers.
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Sa vie n’est pas un long fleuve tranquille
Il faut dire que le bitcoin souffre de ses récents déboires, et notamment de l’image de criminalité qui lui colle à la peau. La faute sans doute au créateur de Silk Road, plate-forme d’achat de produits illicites que les consommateurs pouvaient régler en bitcoins.
Mais le FBI a réussi à mettre une adresse physique sur une URL, et à s’infiltrer dans le système récoltant ainsi plusieurs millions de dollars sous la forme de 26 000 unités de crypto-monnaie.
Quand la Chine s’éveille : ça fait mal
Tout avait l’air de bien rouler pour la monnaie électronique depuis que les chinois se ruaient vers elle. Sauf que les plateformes d’échanges sont dans le collimateur du gouvernement chinois.
Et quand l’état s’en mêle, c’est le bitcoin qui trinque : -15% en une journée alors que la crypto-monnaie venait de battre ses records. Car presque tous les échanges se passent maintenant en Chine.
Que s’est-il passé ?
Des inspecteurs sont passés chez les plateformes (BTC China, Okcoin et Huobi) pour s’assurer qu’elles respectaient les règles du pays sur les échanges de devises, en particulier pour lutter contre le blanchiment.
Sauf que ceux qui possèdent des bitcoins n’aiment pas trop quand la police s’en mêle. Ca a tendance à les effrayer, et les sommets se descendent beaucoup plus vite qu’il ne faut de temps pour les monter !
Le cap des 20000 USD
Il a été franchi, et les plus optimistes préfèrent ne retenir que cela. La chute qui a suivie a pourtant été brutale. La hausse s’est arrêtée brutalement.
Mais le bitcoin nous a habitué à ces montagnes russes, et une fois tout cela digéré, les investisseurs vont sans doute reprendre la main.
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Savoir où on met les pieds
Mais la prudence du public est également due à un usage commercial relativement restreint. Il est difficile aux non-initiés d’échanger la précieuse monnaie virtuelle contre des euros ou des dollars.
La solution consiste donc à acheter des marchandises, ce qui sera justement bientôt possible pour les Américains, les Allemands et les Autrichiens.
Les utilisateurs de RAKUTEN pourront payer leurs achats en bitcoin
On pourrait presque dire que le bitcoin revient à ses sources. L’histoire raconte qu’un japonais du nom de Satoshi Nakamato l’a créé, afin de faire concurrence aux monnaies imprimées par les banques centrales.
C’est maintenant au tour du plus grand site d’e-commerce japonais d’accepter la monnaie virtuelle sur ses plates-formes. RAKUTEN est très peu connu en France, mais largement développé en Allemagne, en Autriche, aux États-Unis, et bien entendu au Japon.
Un soutien de taille
Après un passage de siècle, le marchand s’est transformé en un poids lourd de la vente en ligne, devenant le 2e site en terme de fréquentation au pays du soleil levant, juste derrière Yahoo. S’ensuivent alors des coups d’éclat comme le rachat de Price Minister, et tout récemment celui-ci d’OverDrive, société spécialisée dans le livre numérique.
Et bien maintenant les utilisateurs de la plate-forme aux États-Unis, en Allemagne et en Autriche, pourront régler leurs achats avec des bitcoins. Ils utiliseront pour cela le procédé Bitnet.
Les grandes entreprises commencent à l’adopter
En France, c’est l’enseigne Monoprix qui a franchi le pas, en annonçant avoir l’intention d’accepter la monnaie virtuelle sur son site. Difficile toutefois de dire s’il s’agit d’un coup de pub ou d’une réelle intention.
Car selon le rapport de Juniper Research, si le nombre d’utilisateurs augmentera il restera dépassé par le commerce de change. Le bitcoin devrait être utilisé au sein de « niches démographiques de taille relative ».
Le net comme moteur
Il n’en reste que grâce à Internet il sera possible de capter ces niches. C’est ce que se sont dit les célèbres jumeaux Winklevoss, qui sont en ce moment même en train de développer une plate-forme d’échange sécurisée.
Les adversaires historiques de Mark Zuckerberg veulent créer un véritable coffre-fort de la monnaie virtuelle, mieux protégé que la défunte japonaise MtGox ou l’infortunée Bitstamp.
La start-up 21 lève plusieurs millions de dollars
Lorsque l’on entend parler d’une start-up californienne réussissant une levée de fonds de quelque 116 millions d’euros (au cours d’aujourd’hui) pour une histoire de bitcoins, on pense tout de suite à anguille sous roche.
Et l’on se trompe, car de grands acteurs du capital-risk ont accepté d’embarquer dans l’aventure de cette très mystérieuse start-up appelée « 21 », n’ayant encore absolument aucun produit à son catalogue.
En savoir plus
Il faut croire que les cofondateurs de Netscape, Mark Andreessen et Ben Horowitz ont eu des informations privilégiées. Même chose pour Jeff Skoll le cofondateur d’Ebay, ou pour les artisans derrière le géant du paiement en ligne PayPal.
Car pour l’instant le mystère reste entier sur les prestations de 21, tout ce que l’on sait est qu’elles tourneront autour du bitcoin. Pour l’instant le site Web prend habilement les e-mails des visiteurs souhaitant en savoir plus, mais propose d’ores et déjà des offres d’emploi dans le domaine de l’informatique.
Quand la BNS (Banque Nationale de Suisse) ouvre la porte au bitcoin
Lorsque la BNS annonce la fin de la parité du franc suisse avec l’euro, c’est la stupeur dans la confédération helvétique. En un peu plus d’une journée la monnaie s’apprécie de 20 % par rapport à l’euro, plongeant les exportateurs et le monde du tourisme dans l’embarras.
Et les choses ne risquent pas de changer, car la BNS a annoncé qu’elle campera droit dans ses bottes pour encore quelques mois. Du coup le choc provoqué réveille l’intérêt pour la crypto-monnaie, elle qui échappe à tout contrôle des banques centrales.
Une parole en or
Et ce n’est pas le fondateur de la société Monetas, Johann Gevers, qui dirait le contraire. Ce sud-africain installé en Suisse a monté un système de paiement accessible depuis une application Smartphone. Il compte désormais plusieurs start-up suisses comme utilisatrice, désireuses de disposer d’un autre type de transaction décorrélé du marché des devises.
Il a même réussi à réunir une quinzaine d’entreprises au sein d’un Think Tank, dont l’idée est de faire accepter « un cadre juridique favorable à la finance numérique ».