Depuis que le financement participatif est officiellement réglementé, l’argent n’en finit plus de couler sur les plates-formes spécialisées. Ce principe que l’on appelait encore crowfunding il y a quelques années, sert aujourd’hui à prêter, investir ou donner.
Financement de start-ups, prêts entre particuliers ou aux entreprises, mais également dons à des associations contre récompense, aujourd’hui 1 million de français l’ont déjà fait. Et l’année 2017 pourrait être un meilleur cru, car l’encours récolté au premier semestre 2016 est 2 fois plus important que celui de toute l’année dernière.
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Quand la réglementation booster le financement participatif
Le 30 mai 2014 restera dans les annales des plates-formes de financement participatif. C’est ce jour qu’une ordonnance régule ce type de financement, et assoit ainsi sa réputation dans les foyers. Une autre version viendra consolider les textes le 15 décembre 2014, mais le succès est déjà la avec un chiffre d’affaires 2 fois plus important en 1 an !
C’est au 1er octobre 2014 que l’ordonnance entre en application. À partir de cette date, les plates-formes ont l’obligation de s’immatriculer au registre ORIAS. En seulement 30 jours, 20 structures se font connaître, dont 15 spécialisées en financement des entreprises.
Toutefois certaines sont encore en cours de construction, car il est désormais nécessaire de demander le statut d’Intermédiaire en Financement Participatif (IFP) avant de commencer sa récolte de fonds. Si les chiffres du premier semestre 2014 sont déjà énormes, les actions qui vont exploser en 2015 devraient enregistrer un record absolu.
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66 millions d’euros récoltés en 6 mois
L’année 2013 avait été satisfaisante pour les acteurs du crowdfunding, avec une levée de 33 millions d’euros, tous secteurs confondus. Les 6 premiers mois de 2014 ont été un raz-de-marée, avec 66 millions d’euros de glanés, au travers de 37 différents acteurs.
Le volume le plus important a été atteint, avec les solutions de prêts, rémunérés ou non, pour un volume de 37,4 millions d’euros au Ier semestre. Il est intéressant de noter que l’emprunteur moyen cherche à bénéficier d’une trésorerie rapide, car 33 millions d’euros concernent des crédits non affectés. Plus encore, le montant moyen de la contribution sur les prêts rémunérés se monte à 6580 €. Il est clair que les particuliers utilisent cette solution pour placer leur argent dans l’économie réelle, en dehors du cercle bancaire.
Mais le financement participatif c’est également le don, avec et sans contrepartie. La collecte totale a atteint 19,2 millions d’euros sur 6 mois, le montant moyen d’un don sans contrepartie se monte à 61 €. Lorsqu’une récompense est offerte, les particuliers donnent jusqu’à 52 €.
De nombreuses plates-formes proposent également d’intégrer le capital des entreprises. L’épargnant français se méfie encore de cette solution, mais lorsqu’il utilise il y met les moyens. Sur les 9,8 millions d’euros collectés en 6 mois, le panier moyen se montait à 2036 €.
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Qui sont les participants ?
Particuliers et entreprises sont utilisateurs des plates-formes de crowdfunding. Tous ont en commun le traumatisme des excès de capitalisme ayant donné naissance à la crise économique de 2008. Tous ont en commun la volonté de financer l’économie réelle, et d’apporter un coup de pouce à ceux qui en ont besoin. Les jeunes de 18 à 24 ans préfèrent le don, pour les ¾ d’entre eux. Plus l’on monte dans les tranches d’âge, plus les participants sont nombreux.
Chez les 25 – 34 ans, la proportion est égale entre les donneurs et les prêteurs, et l’on commence à voir apparaître bon nombre d’investisseurs en capital. Dès lors que l’on arrive chez les 35 – 49 ans, les participants les plus nombreux sont les capitalistes, suivis par les prêteurs. Toutefois, on remarque que les donateurs sont plus nombreux que dans la tranche des 25 34 ans.
Chez les 50 – 64 ans, on préfère la sécurité du rendement procuré par le prêt en particulier, les prêteurs représentant plus de la moitié de la population des participants. On observe presque le même nombre d’utilisateurs chez les plus de 65 ans que chez les 18 – 24 ans, avec plus de prêteurs chez les seniors.
Vers un dispositif de déduction fiscale ?
Les grands acteurs de la finance participative n’ont pas l’intention de se reposer sur leurs lauriers. Lors des deuxièmes Assises du secteur au ministère des finances le 11 décembre 2014, ils ont introduit un projet de mesures fiscales.
L’idée serait de permettre aux investisseurs d’obtenir une remise d’impôt en échange de leur participation, sous la forme d’un abattement sur les intérêts perçus. Ils pourraient également obtenir la permission de déduire l’intégralité des éventuelles pertes.
C’est que 23 % des Français ont l’intention de rejoindre une plate-forme de crowdfunding, au cours des 12 prochains mois. Cette solution représente un outil de financement plus efficace que les prêts bancaires.
Alors qu’un banquier est tenu de ne choisir que des emprunteurs viables, car au final il prête de l’argent qu’il a lui-même emprunté, le particulier participant peut prendre plus de risques. Il utilise ses fonds propres, et comme sa participation moyenne est peu élevée.
Toutefois les grands acteurs français ont besoin d’en faire davantage, pour se protéger contre la concurrence des géants américains.
Une start-up de crowdfunding cotée à Wall Street
En introduisant sa plate-forme de prêt entre particuliers à la bourse de New York, le français Renaud Laplanche, a levé la bagatelle de 870 millions de dollars. Juste avant son introduction, la capitalisation de Lending Club s’élevait à 5,4 milliards de dollars.
Elle est passée à 9 milliards de dollars en une journée. Dans les premières heures de la matinée, l’action a été introduite à 15 US$, pour bondir à 25,44 US$ dès la première heure. Son cours de clôture pour sa première journée de cotation a terminé à 23,43 US $.
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Toutefois il s’agit d’un exemple américain, difficilement réalisable en France. Le taux d’intérêt moyen de la start-up est de 14 % sur des prêts de 1000 US$ minimums, et peut monter à 20 % pour de plus grandes opérations.
Le financement participatif à la française
En France, le modèle de financement participatif privilégié est aussi le prêt entre particuliers. Toutefois les taux se situent en dessous de 5 %, et les intermédiaires contrôlent la capacité de remboursement des emprunteurs. Mais le ménage moyen français souhaite également aider son prochain, et participer à des actions collectives.
C’est ainsi que la maire du village de Yèbles, en Seine-et-Marne, a eu l’idée de faire appel aux dons avec récompense pour rénover l’école. Résultat : 8941 € de récoltés en 3 jours. La récompense pour les donateurs : des dessins d’enfants et leurs noms gravés sur le mur. Reste à savoir quels seront les meilleurs sites de crowfunding et de financement participatifs.